Réunion des experts nationaux sur la Zone Économique spéciale de la CEDEAO NIGERIA/BENIN

LA RÉUNION DES EXPERTS NATIONAUX SURLA ZONE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE DE LA CEDEAO -FRONTIÈRE NIGERIA/BÉNIN

a eu lieu à NOVOTEL, COTONOU. BENIN du 29 Mars au 2 Avril,2022 en présence du commissaire Industrie et promotion du secteur Privé Mr Mamadou TRAORE accompagné du Dr Anthony ELUMELU. Directeur du secteur Privé. Commission de la CEDEAO et du Dr Enobong UMOESSIEN, chargé de programme Principal Principal, Direction du secteur privé,la commission Mixte conjointe permanente NIGERIA/BENIN avec une représentation stratégique des 2 pays.

Thème : Promouvoir la Création d’Emplois, la Croissance et les Plateformes Logistiques Continentales à travers les ZES dans l’Espace CEDEAO.

 Contexte

La région de la CEDEAO offre un énorme marché fonctionnel d’environ 400 millions de personnes, équivalent à la taille des marchés de l’UE et des États-Unis et elle constitue le plus grand marché régional de la Zone de LIbre-échange Continentale Africaine (ZLECAf). Au fil des ans, plusieurs instruments et politiques de facilitation des échanges, notamment le Tarif Extérieur Commun, le Passeport Unique, la libre circulation des personnes et des biens, le Programme de Libéralisation des Echanges, les Politiques Industrielles et Agricoles Communes, le Code Commun des Investissements, la Charte des PME, les programmes et projets de développement des infrastructures, etc…, ont été mis en place pour approfondir l’intégration, libérer la circulation des personnes et des capitaux et, en fin de compte, libérer les potentiels du marché régional.

Avant la Covid-19, de 2010 à 2018, l’économie de la CEDEAO a connu une croissance constante de 4,8 % en moyenne, la plus rapide en Afrique. La région peut donc se targuer d’un environnement macroéconomique relativement stable, d’une classe moyenne en pleine expansion, d’un climat d’investissement sain et d’un marché attractif pour les investissements directs transfrontaliers.

Bien que cet important gain économique se soit modérément inversé en 2020 à la suite de la pandémie, le taux de croissance du PIB régional se contractant à -1,1 % contre 3,1 % en 2019. La région retrouve cependant une trajectoire de croissance, le PIB devant atteindre un taux de croissance de 6% en 2021, soutenu par l’augmentation des activités économiques.

Cependant, malgré les potentiels de croissance et les performances, les industries régionales, comme de nombreuses autres industries africaines, restent les moins compétitives et productives du monde.  En effet, selon la Banque mondiale, la part de la valeur ajoutée manufacturière (VAM) dans le PIB de l’Afrique SS était de 9,6 % en 2012, augmentant d’un peu plus de 2 points de pourcentage pour atteindre 11,89 % en 2020. En Asie de l’Est, elle était de 23,8 % en 2012 et de 22,8 % en 2018.

L’UA note également que l’Afrique est restée fortement dépendante de l’industrie manufacturière basée sur les ressources naturelles et que la contribution de l’industrie manufacturière dans les exportations de l’Afrique a diminué au fil des ans, parallèlement à la diversification et à la sophistication technologique. Le résultat net confirme l’état actuel de sous-développement du continent.

En Afrique de l’Ouest, sous l’égide de la CEDEAO, de nombreuses initiatives ont été mises en place avec les États membres pour inverser ce déclin. La dernière en cours de construction est la zone économique spéciale de la CEDEAO à la frontière entre le Nigeria et le Bénin.

 Introduction

Le projet :

La Commission de la CEDEAO dirige les efforts visant à faciliter l’investissement, la croissance du secteur privé et l’industrialisation dans la région. L’une des initiatives clés jusqu’à présent est l’établissement d’une zone économique spéciale à la frontière entre le Nigeria et la République du Bénin. Dans l’ensemble, la ZES vise à créer des emplois, à promouvoir une forte valeur ajoutée et l’esprit d’entreprise, à stimuler les investissements directs (tant étrangers que locaux) et à transformer la zone en une plate-forme logistique continentale dans le cadre de la ZLECAf. Actuellement, la plaque tournante de la frontière entre le Nigeria et le Bénin est la frontière de Sèmé/Kraké.

La frontière Sèmé/Kraké est une frontière côtière et terrestre majeure entre le Nigeria et la République du Bénin. Elle est désignée comme territoire de la CEDEAO. Située dans la région des préfectures de Ouémé/Plateau au Bénin et des États de Lagos/Ogun au Nigéria, elle est de loin la frontière la plus fréquentée d’Afrique de l’Ouest et enregistre plus d’échanges commerciaux que toute autre frontière en Afrique.

L’agriculture représente environ 20 % du PIB du Nigéria et 33 % du PIB du Bénin. Les deux pays exportent et transforment de nombreuses cultures et fruits de mer, notamment le beurre de karité, la noix de cajou, les produits du palmier, etc.  Les produits destinés à la transformation pour la consommation locale comprennent le manioc, les haricots, le maïs, les arachides, le bétail, le poisson, les ignames, les fruits et légumes, etc.

Actuellement, ces produits sont en grande partie fabriqués par des MPME et des petits exploitants agricoles travaillant sur 1 à 2 hectares chacun. Le chômage des jeunes est très élevé dans ces deux pays, et avec 60 % de la population nigériane et 37,4 % de la population béninoise sous le seuil de pauvreté, les initiatives inclusives sont des plus urgentes. Les femmes cultivent 80% des aliments, transforment près de 100% des produits primaires et vendent 80% des aliments sur le marché (Sommet de l’UA, Malabu juin 2014).

En résumé, la ZES fournira un espace dédié et soutenu pour les IDE ainsi que pour les investissements locaux. Elle offrira en outre aux jeunes entrepreneurs agricoles la possibilité de développer leur activité dans des chaînes de valeur sélectionnées grâce à un large éventail d’unités agroalimentaires – de la fabrique d’aliments pour animaux aux produits transformés comme la pâte de tomates, la viande, le poisson et les produits floraux, en passant par les articles préemballés comme les légumes.

L’essor de l’agro-industrie stimulera la fabrication de machines et d’outils légers, la fabrication, l’entretien, les fournitures et les services, l’économie numérique, la logistique et les infrastructures et services de soutien, les domaines, etc. Un pôle de croissance et un marché/centre logistique continental verront le jour.

La zone connaît souvent des pics de désaccords occasionnels sur la gestion des frontières entre les deux pays ; on pense que la création d’une structure économique conjointe avec une gestion spéciale et un cadre politique peut réduire les pics et leur impact sur les entreprises et l’économie afin de stimuler un développement formel pacifique et durable dans la zone, avec des retombées sur le reste de la région et du continent.

État d’avancement de la mise en œuvre :

Un résumé des activités de ce projet jusqu’à présent est le suivant :

  • Étude initiale parrainée par l’ONUDI – 2018
  • Quelques réunions de consultation parrainées par la GIZ – 2018, 2019.
  • Réunion de présentation du projet avec la BAD – 2019Présentation à la Banque mondiale pour un soutien supplémentaire, y compris le développement du cadre régional.
  1. Modèle adopté par l’UA comme un véritable instrument d’intégration économique continentale.
  2. Consultations avec les gouvernements des États de Lagos et d’Ogun du côté du Nigeria et les préfectures d’Ouémé et du Plateau du côté du Bénin.
  3. Réunion avec des fonctionnaires des ministères du commerce, de l’industrie et de l’investissement ainsi que des affaires étrangères des deux pays ; des organismes extra-ministériels (organismes chargés des frontières, des zones franches, etc.) des deux pays.
  4. Consultation avec les secteurs privés des deux pays, y compris le Nigeria Economic Summit Group (NESG) et les chambres de commerce du Bénin.
  5. Réunion technique avec les agences concernées à Lagos du 22 au 24 septembre 2021.

Sous l’impulsion de l’initiative Nigeria-Bénin, les gouvernements de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina Faso ont lancé une autre ZES sur leur frontière commune. La BAD soutient également de nombreuses ZES au Nigeria, etc.

La CEDEAO se connectera à la BAD et utilisera ces plateformes pour stimuler l’investissement local et l’esprit d’entreprise en tant que base principale de la transformation économique locale, de la création d’emplois, du développement et de l’utilisation de la technologie, et de la limitation de l’émigration des jeunes, des affrontements frontaliers et de l’insécurité.

3.0.     Objectif

Cette réunion d’experts nationaux vise à informer et à mobiliser les principales parties prenantes officielles sur les modalités de mise en œuvre de la ZES de la CEDEAO au Nigeria/Bénin, et à lancer le processus d’adoption et d’appropriation du projet par les gouvernements des deux pays par la signature d’un protocole d’accord en temps voulu.

Cela permettra à la CEDEAO de passer à l’étape suivante du développement du projet, de la mobilisation des fonds et de la promotion des investissements.

La réunion permettra également d’informer et de mobiliser la population des parties prenantes de la ZES Nigeria/Bénin pour le soutien, la participation et l’investissement dans le projet.

4.0.     Objectifs spécifiques

  1. Fournir des informations suffisantes sur la ZES aux parties prenantes officielles.
  2. Créer une masse critique de supporters officiels et non-étatiques pour la ZES dans les deux pays, la Commission de la CEDEAO et la région.
  3. Convenir d’une feuille de route pour le projet
  4. Créer un groupe de travail technique pour élaborer le protocole d’accord et diriger la mise en œuvre de la feuille de route.

    Résultats

Des parties prenantes officielles de la ZES suffisamment informées et mobilisées.

  1. Masse critique de supporters officiels créée dans les deux pays, la Commission de la CEDEAO et la région.
  2. Feuille de route du projet élaborée
  3. GTT formé

   Résultats attendus

  1. Mise en œuvre transparente et inclusive du projet SEZ.
  2. Intérêt, investissement et soutien suffisants et concrets de la part des investisseurs privés et des partenaires.
  3. Un soutien politique adéquat et un appui du gouvernement national et régional pour le projet.
  4. Mise en œuvre fidèle de la feuille de route élaborée
  5. Efficacité du GTT

Direction du secteur privé

Commission de la CEDEAO

Mars, 2022

 

 

                         ENGLISH COLUMN/ VERSION ANGLAISE

 

NATIONAL EXPERTS MEETING ON

ECOWAS SPECIAL ECONOMIC ZONE – NIGERIA/BENIN BORDER

took place at NOVOTEL, COTONOU. BENIN from March 29 to April 2, 2022 in the presence of the commissioner for Industry and promotion of the private sector Mr Mamadou TRAORE accompanied by Dr Anthony ELUMELU. Director of the Private Sector. ECOWAS Commission and Dr. Enobong UMOESSIEN, Principal Principal Program Officer, Private Sector Department, the NIGERIA/BENIN Permanent Joint Commission with strategic representation of the 2 countries.

Theme: Promoting jobs creation, growth and continental logistics hubs through SEZs in ECOWAS region

  • Background

The ECOWAS region provides a huge functional market of about 400 million people, equivalent to the size of EU and USA markets, and the biggest regional market in the African Continental Free Trade Area (CFTA). And over the years, several trade facilitation instruments and policies including common external tariff, single passport, free movement of persons and goods, trade liberalization scheme, common industrial and agricultural policies, common investment code, SME Charter, infrastructural development programs and projects, etc. have been put in place to deepen integration, free the flow of persons and capital and ultimately unlock the regional market potentials.

Prior to Covid-19, from 2010 to 2018, the ECOWAS economy was consistently growing at an average of 4.8%, the fastest in Africa. The region thus can boast of a relatively stable macroeconomic environment, a growing middle class, a healthy investment climate and an attractive market for cross-border direct investment.

Though this significant economic gain was moderately reversed in 2020 following the pandemic, with the regional GDP growth rate contracting at -1.1% from 3.1% in 2019. The region is however returning to growth trajectory, with the GDP projected to attain a growth rate of 6% in 2021, supported by increase in economic activities.

However, despite the growth potentials and performance, regional industries, like many other African industries, still remain the world’s least competitive and productive.  Indeed, according to the World Bank, the share of manufacturing value added (MVA) in SS Africa’s GDP was 9.6 percent in 2012, rising by a little over 2 percentage points to 11.89 percent in 2020. In East Asia, it was 23.8 percent in 2012 and 22.8 in 2018.

The AU also notes that Africa has remained heavily dependent on natural resources-based manufacturing and that the contribution of manufacturing in Africa’s exports has declined over the years along with diversification and technological sophistication. The net result confirms the current state of underdevelopment in the continent.

In West Africa, under ECOWAS, many initiatives have been rolled out with member states to reverse the declines. The latest being constructed is the ECOWAS Special Economic Zone for the Nigeria – Benin border.

2.0 Introduction

2.1. The Project:

ECOWAS Commission leads the drive to facilitate investment, private sector growth and industrialization in the region. One of the key initiatives so far is the establishment of a special economic zone on the border between Nigeria and Benin Republic. On the whole, the SEZ seeks to create jobs, promote high value addition and entrepreneurship, stimulate direct investment (both foreign and local) and transform the zone into a continental logistics hub under the AfCFTA. Currently, the hub of the Nigeria – Benin border is the Seme/Krake border.

The Seme/Krake border is a coastal and major land border between Nigeria and the Republic of Benin. It is designated ECOWAS territory. Located in the region of Oueme/Plateau perfecteurs in Benin and Lagos/Ogun states in Nigeria, it is by far the busiest border in West Africa and records more trade than any other border in Africa.

Agriculture accounts for about 20% of Nigeria’s GDP and 33% of Benin GDP. Both countries export and process many crops and seafood including Shea butter, Cashew nut, Palm products, etc.  Products for processing for local consumption include cassava, beans, maize, peanuts, livestock, fish, yams, fruits and vegetables, etc.

Currently, these products are largely produced by MSMEs and small holder farmers operating with 1 to 2 hectares each. Youth unemployment is very high in these two countries, and with 60% of Nigeria population and 37.4% of Benin population below the poverty line, inclusive initiatives are most urgent. Women grow 80% of the food, process nearly 100% of the primary produce and sell 80% of the food in the market (AU Summit, Malabu June 2014).

In sum, the SEZ will provide dedicated and supported space for FDI as well as local investment. It will further provide the opportunity for young Agri-preneurs to develop their agri-business in selected value chains through a wide range of agro-processing units – from feed mill through pre-packed items like vegetables to processed ones like tomato paste, meat, fish and flower products.

The boom of agri-business will stimulate light machines and tools manufacturing, fabrication, maintenance, supplies and servicing, the digital economy, logistics and support infrastructure and services, estates, etc. A growth pole and continental market/logistics hub will emerge.

The zone often spikes occasional border management disagreements among the two countries; it is believed that creating a joint economic structure with special management and policy framework can reduce the spikes and their impact on business and the economy to stimulate formal peaceful and sustainable development in the zone, with spill overs to the rest of the region and continent.

2.2. Status of implementation:

A summary of activities under this project so far is as follows:

  1. Inception Study sponsored by UNIDO – 2018
  2. Some consultation meetings sponsored by GIZ – 2018, 2019.
  3. Project presentation meeting with the AfDB – 2019
  4. Presentation to the World Bank for further support, including development of regional framework
  5. Model adopted by AU as a veritable instrument for continental economic integration.
  6. Consultations with the governments of Lagos and Ogun states on the Nigeria side and the Prefectures of Oueme and Plateau on the Benin side.
  7. Meeting with officials from the Ministries of Trade, Industry and investment as well as Foreign Affairs of the two countries; extra-ministerial agencies (boundary, free zone, etc. agencies) of the two countries
  8. Consultation with the Private sectors of the two countries including the Nigeria Economic Summit Group (NESG) and the Chambers of Commerce of Benin
  9. Technical meeting with relevant agencies in Lagos form 22 – 24 September, 2021.
  10. Development of the draft regional SEZ law by the world bank – 2022

As an impetus from Nigeria-Benin initiative, the Governments of Cote d’Ivoire, Mali and Burkina Faso launched another SEZ on their common border. The AfDB is also supporting many SEZs in Nigeria, etc.

ECOWAS will connect with the AfDB and use these platforms to drive local investment and entrepreneurship as the primary foundation for local economic transformation, creation of jobs, technology development and use, and containment of youth emigration, border clashes and insecurity.

  • Goal

This meeting of national experts seeks to inform and mobilize the key official stakeholders on the modalities for the implementation of the ECOWAS SEZ Nigeria/Benin, and commence the process for the adoption and ownership of the project by the governments of the two countries through the signing of an MOU in due course.

This will allow ECOWAS move to the next stage of project development, funds mobilization and investment promotion.

The meeting will also inform and mobilize the SEZ Nigeria/Benin stakeholder population for support, participation and investment in the project.

  • Specific Objectives
  1. Provide sufficient information about the SEZ to the official stakeholders
  2. Create a critical mass of official and non-state supporters for the SEZ in the two countries, ECOWAS Commission and the region
  3. Agree a road map for the project
  4. Establish a Technical Working Group to develop the MOU and lead implementation the road map
  • Outputs
  1. Sufficiently informed and mobilized SEZ official stakeholders
  2. Critical mass of official supporters created in both countries, ECOWAS Commission and the region.
  3. Project Road Map developed
  4. TWG formed

 

  • Expected Results
  1. Seamless and inclusive implementation of the SEZ project
  2. Sufficient and practical interest, investment and support among private investors and partners
  3. Adequate policy support and backup from national and regional government for the project
  4. Faithful implementation of the Road Map developed
  5. Efficiency of the TWG

Private Sector Directorate

ECOWAS Commission

March, 2022

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